Ce mois-ci, on navigue en dehors de notre zone de confort. Cette zone où nous trouvons refuge dans la familiarité, peut parfois devenir une cage dorée. C’est en brisant doucement ces barreaux qu’on a l’opportunité d’accéder à de nouvelles facettes de nous-mêmes.
En tant qu'enfant introvertie et réservée, j'étais effrayée à l'idée de parler en public. En cours, je me faisais la plus discrète possible, et pendant des années, sur quasiment tous mes bulletins scolaires, on pouvait lire “élève sérieuse, mais ne participe pas assez, on aimerait entendre le son de sa voix”.
À 15 ans, j'ai fait le choix de partir en internat pour suivre ma passion, la danse. Ce premier saut dans l'inconnu m'a appris l'importance de suivre son cœur, même si cela signifiait quitter l’enceinte rassurante du cocon familial. Je crois que ça a été ma première grosse sortie de zone de confort.
Puis, à 20 ans, j'ai traversé l'Atlantique pour m'installer à Montréal. J'y ai passé 12 années à construire un bout de vie, en quête de ma voie/voix, ce qui m'a amené à m'aventurer hors de ma zone du connu à maintes reprises. Me croirez-vous si je vous disais que là-bas, j’ai co-animé une émission de radio culturelle pendant 8 ans (Danscussions & co ︎ - extrait d'une émission pour les curieux :)) ? Moi pour qui parler en public était une montagne. Cette expérience m'a appris entre mille autres choses à apprivoiser et affirmer ma voix.
Lorsque j’ai commencé ma formation de yoga en 2019, je doutais d'être capable d'enseigner. Avoir 10 à 20 paires d’yeux braqués sur moi alors que je dois parler pendant 1h en continu… euh comment dire ?! Et pourtant, cette formation a été comme une tornade, une révélation m'offrant une voie/voix pour dépasser et transcender des peurs profondes et bien ancrées. Et puis, il y a eu la retraite à Chamonix. Se lancer en binôme la peur au ventre avec nos personnalités plutôt introverties, mais se lancer quand même... et recommencer.
Sortir de sa zone de confort veut inévitablement dire que l’on passe un temps plus ou moins long dans une zone d’inconfort. C’est vertigineux et pas vraiment agréable, un peu comme marcher pieds nus sur des cailloux qui piquent. Mais c'est une étape nécessaire.
Ces dernières semaines ont été une ribambelle de dépassement de soi et c’est pourquoi cette thématique s’est imposée à moi.
Récemment, donner un cours sur estrade avec un micro (haha!) devant plus d'une trentaine de personnes a fait partie de ces expériences venue chatouiller mes résistances et réappuyer sur mes peurs du jugement et du regard des autres.
Et puis, il y a eu cette proposition en entreprise, d’animer des ateliers de 2h sur la pleine conscience et l'écoute active devant des groupes de 30 personnes.
Mais ces expériences, entre autres, m'ont rappelé que je dispose aujourd'hui de quelques ressources (ouf!). Et surtout, chaque retour, attention, regard bienveillant reçu m'a rappelé pourquoi j'avais choisi cette voie : pour partager et continuer d'apprendre.
Je pars de loin, moi qui tremblais à l’idée de prendre la parole publiquement, et qui aujourd’hui trouve une immense joie à enseigner le yoga. Le syndrome de l’imposteur s'invite encore souvent à ma table, mais chaque défi relevé me permet de me sentir un peu plus légitime dans ce que je fais et ce en quoi je crois.
Et si on se frottait un peu à l'inconfort pour embrasser les possibilités infinies qui s'offrent à nous? C'est tout ce que je nous souhaite. De décider de temps en temps de faire un pas de côté, en dehors de la zone douillette que l'on connaît, pour aller explorer d’autres territoires. Pour stimuler sa créativité et développer de nouvelles compétences. Pour se dépasser et se surprendre. Même si cela implique au passage de marcher pieds nus sur des cailloux qui piquent. On finira par avoir de la corne sous les pieds.
Bonne analyse très bien commentée