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LE TRAVAIL DE L'INVISIBLE - FÉVRIER 2025

  • Photo du rédacteur: Klara Yoga
    Klara Yoga
  • 22 mai
  • 3 min de lecture

La thématique de cette lettre, sur la notion de l’invisible, m’a été inspirée par un cours de Yin Yoga en ligne avec Amélie Annoni, ainsi que par l’ouvrage pépite de Philippe Filliot : Le yoga comme art de Soi.

Dans un monde où tout doit être visible, mesurable, quantifiable, le travail invisible semble à contre-courant. Pourtant, c’est lui entre autres qui nous permet de ne pas nous décourager face à une actualité pas toujours réjouissante. Nous traversons aujourd’hui une période préoccupante à plein d’égards, et il est parfois difficile de ne pas ressentir de la sidération et de l’épuisement. Nous avons alors deux options : nous laisser happer par la brutalité du monde, ou cultiver notre monde intérieure qui nous permet de réagir avec ancrage.


La notion de  travail invisible résonne tout particulièrement dans la pratique du yoga. Philippe Filliot exprime cette réalité ainsi :


« Ce travail intérieur (du yoga) plonge ses racines très profond, très loin, au-delà de notre conscience ordinaire, dans le fond clair-obscur de l'être et du corps, ce fond abouchant sur un autre fond encore plus immense, innommable, un fond sans fond, qui échappe à toute saisie sensorielle ou intellectuelle. Mais peu importe d’où cela vient et comment cela se passe, ce qui compte, c’est l’effet produit, lui bien manifeste. »


À mon sens, ces mots illustrent bien une dimension essentielle du yoga : ce qui est à l’œuvre à l’intérieur de nous est souvent imperceptible, indicible même, mais ses effets, eux, sont bien tangibles. Comme un arbre puise sa force dans des racines invisibles, notre capacité à agir dans le monde repose sur ce qui se joue en profondeur. 


Pratiquer le yoga, et peut être encore davantage des pratiques lentes et introspectives comme le Yin Yoga – ce n’est pas fuir la réalité, mais créer en soi l’espace nécessaire pour y faire face. Cela est loin d’être un renoncement, car plonger dans cet espace clair-obscur où sommeillent nos émotions, nos doutes, nos résistances demande un certain effort, une certaine attention. Il s'agit de prendre appui sur l'intérieur pour mieux se tourner vers l’extérieur. Pour se décentrer et s’oublier soi-même dans l’attention à l’autre, dans l’action, dans la beauté du monde – car OUI, il y a aussi beaucoup de beau. Ces deux axes – intériorité et extériorité – ne s’opposent pas, ils se complètent et créent un équilibre.


Dans la pratique du yoga ce travail invisible peut prendre de multiples formes :


  • L’intention que nous posons au début d’une séance qui teinte notre pratique sans que nous en ayons pleinement conscience.

  • L’écoute fine de nos sensations, qui nous permet de distinguer l’effort juste de la lutte inutile mais aussi de s’établir dans l’instant présent.

  • Les micro-ajustements dans une posture, presque imperceptibles, mais qui transforment tout : relâcher une tension, allonger un souffle, ancrer davantage ses appuis.

  • La patience silencieuse avec laquelle nous apprenons à accueillir nos limites, physiques ou mentales, sans jugement.


Et tout cela peut bien sûr se transposer dans le quotidien :


  • Les moments de pleine présence, fugaces mais précieux, au milieu d’une journée : une inspiration profonde et consciente qui recentre, un regard sincère et spontané échangé.

  • L’attention pleine et entière accordée à quelqu’un, sans distraction.

  • Apprécier un instant simple – un silence, une lumière particulière – pour se rappeler qu’un monde existe en dehors du bruit et de l’urgence.


Ce sont ces petits gestes, ces ajustements subtils qui, sans bruit, façonnent notre rapport au monde. Que ce soit sur un tapis de yoga ou dans la vie, je vous souhaite d’en percevoir la valeur.

 
 
 

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