Récemment, après un énième cours à explorer plusieurs postures en équilibre, une de mes élève m’a interpellée. Elle avait l’impression que depuis qu’elle travaillait de façon régulière ce type de posture, elle était plus concentrée, plus présente au moment présent dans son quotidien. Elle remarquait que les effets bénéfiques semblaient se poursuivre au-delà du tapis. J’étais heureuse qu’elle puisse ressentir cela, et pas tellement étonnée. Car oui, la pratique ne s’arrête pas après Savasana (la détente finale à la fin du cours). Cette anecdote est arrivée alors même que je venais de lire un post Instagram très juste de Juliette de Cointet dont je dépose un extrait ici :
« Mon prof disait en saluant à la fin de chaque cours : “Practice starts now” [...]
Est-ce que ça commence quand on ferme les yeux sur nos tapis ? Quand on rencontre une posture qui demande toute notre attention ? Ou est-ce que ça peut continuer quand on sort du studio ? Dans la rue ? En voiture ? Au travail ?
Moment après moment, à qui décidons nous que profite notre connexion à notre corps, notre souffle, notre intelligence sensible ? [...]
“La pratique commence maintenant.”
Ce qu’on en fait,
ce qu’on en garde,
commence maintenant.
Elle est vivante quand elle infuse et se diffuse, quand elle se manifeste dans les petites choses, quand on peut y être perméables, mais aussi la laisser ressortir vers le monde.»
Pour en revenir à l’exemple typique des postures d’équilibre, ces dernières viennent bien souvent nous confronter, nous challenger. En tant qu’humain, l’équilibre nous n’aimons pas beaucoup le perdre. Car perdre l’équilibre, c’est perdre le contrôle. Nous mettons parfois tant d’énergie à bâtir une stabilité professionnelle, financière, familiale, amicale, amoureuse… qu'une fois acquise, nous la chérissons, comme s'il s’agissait de l’une des choses les plus importantes de nos vies. Que se passe-t-il si cet équilibre est ébranlé, que nos repères vacillent ?
Et si, dans une certaine mesure, la pratique de l'équilibre sur le tapis (autant les asanas que les pranayama et la méditation d'ailleurs) nous permettait de mieux faire face aux états de déséquilibres dans notre vie ? Si elle venait contribuer à renforcer notre stabilité intérieure ? Si bien qu’un jour, même si vous tombez, il en faudra plus pour vous déstabiliser.
Et si la pratique commençait maintenant, tout le temps, partout ? Et si nous laissions autant que possible l’état de yoga infuser le quotidien ?
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